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23 août 2020 7 23 /08 /août /2020 20:45

Bonjour,

il y a eu beaucoup de changements depuis 2015.

Avec mon compagnon à quatre pattes nous avons un gros changement dans notre vie. Nous avons déménagé dans une autre maison. Tous les deux tous seuls en amoureux. La vie n'a pas été facile. Moi, en recherche de travail et.. travail, et lui à m'attendre à la maison quand j'étais au boulot.On faisait quand même de grandes promenades, on travaillait et jouait ensemble aussi....

Puis un mardi, début Juin, j'ai remarqué que mon Léon faisait pipi marron... J'ai pensé à une piqûre de tique  ou  à la leptospirose... Vétérinaire au plus vite, bien sûr.puis tout est allé très vite... Le 18 Juin il est parti  d'un cancer de la rate avec sarcome. J'en veux beaucoup au vétérinaire qui ne nous a pas laissé lui dire au revoir correctement.  Il n'avait que huit ans. J'ai l'impression que l'on m'a volé mon ami .IL me manque toujours autant , au bout de quatre ans..

Nous marchions beaucoup. Le dernier jour, il est parti devant en m'attendant pour faire notre grande promenade (environ 6 km). Il faisait chaud. On voyait qu'il était très fatigué mais il la faite jusqu'au bout.On s'est arrêtés près d'un étang pour souffler un peu...Puis il est reparti et on a fini le circuit. Je voyais bien dans son regard que c'était pour le faire une dernière fois avec moi, me faire plaisir et qu'il était heureux de le faire aussi . " tu vois on le fais une dernière fois".

J'ai plus d'un an avant de reprendre la marche 'ai même arrêté presque deux ans.Je marche moins. Ce qui n'est pas bien mais ça revient :)

Il était patient et attendant près de moi quand je faisais des photos de fleurs balancées par le vent ou d'autres choses. 

Voilà....

 

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 18:48

ORLY


Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu´eux deux
La pluie les a soudés,
Semble-t-il, l´un à l´autre
Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu´eux deux
Et je les sais qui parlent
Il doit lui dire « Je t´aime! »
Elle doit lui dire « Je t´aime! »
Je crois qu´ils sont en train
De ne rien se promettre
Ces deux-là sont trop maigres
Pour être malhonnêtes

Ils sont plus de deux mille
Et je ne vois qu´eux deux
Et brusquement, il pleure
Il pleure à gros bouillons
Tout entourés qu´ils sont
D´adipeux en sueur
Et de bouffeurs d´espoir
Qui les montrent du nez
Mais ces deux déchirés
Superbes de chagrin
Abandonnent aux chiens
L´exploit de les juger

La vie ne fait pas de cadeau
Et nom de Dieu c’est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud!

Et maintenant, ils pleurent
Je veux dire tous les deux
Tout à l´heure c´était lui
Lorsque je disais "il"
Tout encastrés qu´ils sont
Ils n´entendent plus rien
Que les sanglots de l´autre
Et puis
Et puis infiniment
Comme deux corps qui prient
Infiniment, lentement,
Ces deux corps se séparent
Et en se séparant
Ces deux corps se déchirent
Et je vous jure qu´ils crient
Et puis, ils se reprennent
Redeviennent un seul
Redeviennent le feu
Et puis, se redéchirent
Se tiennent par les yeux
Et puis, en reculant
Comme la mer se retire,
Il consomme l´adieu
Il bave quelques mots
Agite une vague main
Et brusquement, il fuit
Fuit sans se retourner
Et puis, il disparaît
Bouffé par l´escalier

La vie ne fait pas de cadeau
Et nom de Dieu c´est triste
Orly, le dimanche,
Avec ou sans Bécaud!

Et puis, il disparaît
Bouffé par l´escalier
Et elle, elle reste là
Cœur en croix, bouche ouverte
Sans un cri, sans un mot
Elle connaît sa mort
Elle vient de la croiser
Voilà qu´elle se retourne
Et se retourne encore
Ses bras vont jusqu´à terre
Ça y est! Elle a mille ans
La porte est refermée
La voilà sans lumière
Elle tourne sur elle-même
Et déjà elle sait
Qu´elle tournera toujours
Elle a perdu des hommes
Mais là, elle perd l´amour
L´amour le lui a dit
Revoilà l´inutile
Elle vivra de projets
Qui ne feront qu´attendre
La revoilà fragile
Avant que d´être à vendre

Je suis là, je la suis
Je n´ose rien pour elle
Que la foule grignote
Comme un quelconque

Jacques Brel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 11:48
 Petite Fille Des Sombres Rues:

Non, ne crois pas, fillette,
Me retenir encore
Dans tes rues sans violettes,
Dans ton triste décor.
N'essaie pas de me suivre,
Déserte mes rivages,
Loin de toi, je veux vivre
De plus beaux paysages.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

J'ai trop longtemps vécu
Dans de pauvres ruelles,
Trop longtemps attendu
Un dernier arc-en-ciel.
J'ai besoin de soleil
Et d'horizons moins gris,
Je veux voir les merveilles
Que, près de toi, j'oublie.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

Je ne suis pas de ceux
Que chasse la lumière,
Et qui vivent heureux
Un éternel hiver
De l'amour je ne veux
Que les filles des rivières,
Lorsque j'aime les yeux,
J'aime aussi la chaumière.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

Nos chemins se séparent,
Entends, la vie m'appelle,
Je quitte tes trottoirs
Et tes grises dentelles.
Je pars pour des royaumes
Où l'on m'attend peut-être,
Où le bonheur embaume,
Et donne un air de fête.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi,
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

Laisse-moi m'en aller,
Je n'ai plus rien à dire,
Mais si tu veux pleurer,
N'essaie pas de sourire.
Retourne dans ta nuit,
Au fond de tes faubourgs,
Retourne dans l'ennui
Qui habite tes jours.

Petite fille des sombres rues, éloigne-toi
Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.

Photo : Parole de Petite Fille Des Sombres Rues: Non, ne crois pas, fillette, Me retenir encore Dans tes rues sans violettes, Dans ton triste décor. N'essaie pas de me suivre, Déserte mes rivages, Loin de toi, je veux vivre De plus beaux paysages. Petite fille des sombres rues, éloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. J'ai trop longtemps vécu Dans de pauvres ruelles, Trop longtemps attendu Un dernier arc-en-ciel. J'ai besoin de soleil Et d'horizons moins gris, Je veux voir les merveilles Que, près de toi, j'oublie. Petite fille des sombres rues, éloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. Je ne suis pas de ceux Que chasse la lumière, Et qui vivent heureux Un éternel hiver De l'amour je ne veux Que les filles des rivières, Lorsque j'aime les yeux, J'aime aussi la chaumière. Petite fille des sombres rues, éloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. Nos chemins se séparent, Entends, la vie m'appelle, Je quitte tes trottoirs Et tes grises dentelles. Je pars pour des royaumes Où l'on m'attend peut-être, Où le bonheur embaume, Et donne un air de fête. Petite fille des sombres rues, éloigne-toi, Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras. Laisse-moi m'en aller, Je n'ai plus rien à dire, Mais si tu veux pleurer, N'essaie pas de sourire. Retourne dans ta nuit, Au fond de tes faubourgs, Retourne dans l'ennui Qui habite tes jours. Petite fille des sombres rues, éloigne-toi Petite fille aux yeux perdus, tu m'oublieras.
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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 14:51

  à Aurore

La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.


Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.


Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.

13700642-paysage-peinture-a-l-39-aquarelle-avec-des-arbres-.jpg

George Sand

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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 14:55

 

L'histoire d'un pot de mayonnaise et de café. Quand il te semble qu'il y a « trop » de choses dans ta vie, quand 24 heures ne te semblent pas suffisantes… Rappelle-toi du pot de mayonnaise et du café !

Il était une fois, un professeur de philosophie qui, devant sa classe, prit un grand pot de mayonnaise vide et sans dire un mot, commença à le remplir avec des balles de golf. Ensuite, il demanda à ses élèves si le pot était plein. Les étudiants étaient d'accord pour dire que OUI.

Puis le professeur prit une boîte pleine de billes et la versa dans le pot de mayonnaise. Les billes comblèrent les espaces vides entre les balles de golf. Le prof redemanda aux étudiants si le pot était plein. Ils dirent à nouveau OUI.

Après, le professeur pris un sachet rempli de sable et le versa dans le pot de mayonnaise. Bien sûr, le sable remplit tous les espaces vides et le prof demanda à nouveau si le pot était plein. Les étudiants répondirent unanimement OUI.

Tout de suite après le prof ajouta deux tasses de café dans le contenu du pot de mayonnaise et effectivement le café combla les espaces entre les grains de sable. Les étudiants se sont alors mis à rire… Quand ils eurent fini, le prof dit :« Je veux que vous réalisiez que le pot de mayonnaise représente la vie. Les balles de golf sont les choses importantes comme la famille, les enfants, la santé, tout ce qui passionne. Nos vies seraient quand même pleines si on perdait tout le reste et qu'il ne nous restait qu'elles. Les billes sont les autres choses qui comptent comme le travail, la maison, la voiture, etc... Le sable représente tout le reste, les petites choses de la vie. Si on avait versé le sable en premier, il n'y aurait eu de place pour rien d'autre, ni les billes ni les balles de golf. C'est la même chose dans la vie. Si on dépense toute notre énergie et tout notre temps pour les petites choses, nous n'aurons jamais de place pour les choses vraiment importantes. Faites attention aux choses qui sont cruciales pour votre bonheur. Jouer avec ses enfants, prendre le temps d'aller chez le médecin, dîner avec son conjoint, faire du sport ou pratiquer ses loisirs favoris. Il restera toujours du temps pour faire le ménage, réparer le robinet de la cuisine… Occupez-vous des balles de golf en premier, des choses qui importent vraiment. Établissez des priorités, le reste n'est que du sable. ».

Un des étudiants leva alors la main et demanda ce que représente le café. Le professeur sourit et dit :« C'est bien que tu demandes. C'était juste pour vous démontrer que même si vos vies peuvent paraître bien remplies, il y aura toujours de la place pour une tasse de café avec un ami.

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 20:51
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
OEuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains.

Pierre Corneille

Photo : Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire, Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, Tant de fois affermi le trône de son roi, Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ? Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! OEuvre de tant de jours en un jour effacée ! Nouvelle dignité fatale à mon bonheur ! Précipice élevé d'où tombe mon honneur ! Faut-il de votre éclat voir triompher le comte, Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ? Comte, sois de mon prince à présent gouverneur; Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur; Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne. Et toi, de mes exploits glorieux instrument, Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense, M'as servi de parade, et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains, Passe, pour me venger, en de meilleures mains. Pierre Corneille
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31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 17:20

 

 

 

 
 
Photo : Prendre un enfant par la main Pour l´emmener vers demain, Pour lui donner la confiance en son pas, Prendre un enfant pour un roi. Prendre un enfant dans ses bras Et pour la première fois, Sécher ses larmes en étouffant de joie, Prendre un enfant dans ses bras. Prendre un enfant par le cœur Pour soulager ses malheurs, Tout doucement, sans parler, sans pudeur, Prendre un enfant sur son cœur. Prendre un enfant dans ses bras Mais pour la première fois, Verser des larmes en étouffant sa joie, Prendre un enfant contre soi. Prendre un enfant par la main Et lui chanter des refrains Pour qu´il s´endorme à la tombée du jour, Prendre un enfant par l´amour. Prendre un enfant comme il vient Et consoler ses chagrins, Vivre sa vie des années, puis soudain, Prendre un enfant par la main En regardant tout au bout du chemin, Prendre un enfant pour le sien. Yves Duteil
Prendre un enfant par la main
Pour l´emmener vers demain,
Pour lui donner la confiance en son pas,
Prendre un enfant pour un roi.
Prendre un enfant dans ses bras
Et pour la première fois,
Sécher ses larmes en étouffant de joie,
Prendre un enfant dans ses bras.

Prendre un enfant par le cœur
Pour soulager ses malheurs,
Tout doucement, sans parler, sans pudeur,
Prendre un enfant sur son cœur.
Prendre un enfant dans ses bras
Mais pour la première fois,
Verser des larmes en étouffant sa joie,
Prendre un enfant contre soi.

Prendre un enfant par la main
Et lui chanter des refrains
Pour qu´il s´endorme à la tombée du jour,
Prendre un enfant par l´amour.
Prendre un enfant comme il vient
Et consoler ses chagrins,
Vivre sa vie des années, puis soudain,
Prendre un enfant par la main
En regardant tout au bout du chemin,
Prendre un enfant pour le sien.

Yves Duteil
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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 14:19

A mon ami Alfred T.

Dans mes jours de malheur, Alfred, seul entre mille,
Tu m’es resté fidèle où tant d’autres m’ont fui.
Le bonheur m’a prêté plus d’un lien fragile ;
Mais c’est l’adversité qui m’a fait un ami.

C’est ainsi que les fleurs sur les coteaux fertiles
Etalent au soleil leur vulgaire trésor ;
Mais c’est au sein des nuits, sous des rochers stériles,
Que fouille le mineur qui cherche un rayon d’or.

C’est ainsi que les mers calmes et sans orages
Peuvent d’un flot d’azur bercer le voyageur ;
Mais c’est le vent du nord, c’est le vent des naufrages
Qui jette sur la rive une perle au pêcheur.

Maintenant Dieu me garde ! Où vais-je ? Eh ! que m’importe ?
Quels que soient mes destins, je dis comme Byron :
“L’Océan peut gronder, il faudra qu’il me porte.”
Si mon coursier s’abat, j’y mettrai l’éperon.

Mais du moins j’aurai pu, frère, quoi qu’il m’arrive,
De mon cachet de deuil sceller notre amitié,
Et, que demain je meure ou que demain je vive,
Pendant que mon coeur bat, t’en donner la moitié.

Poème classé dans Alfred de Musset, Amitié, Mer.

 

 

mains-2.jpg

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 12:53

Photo : Je vous souhaite une douce nuit <3 (peinture de :Annick st Sabin)

 

 

peinture de Annick st Sabin

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 12:50
Du bleu ? J’en ai plein mon enfance
Où fleurissaient des champs immenses
De lin.
Du bleu ? J’en ai dans ma rivière
Où je trempais, dans la lumière
Mes mains.

J’ai aussi du bleu de bleuets
Mûri au creux chaud des juillets
De lune,
Du bleu de fable et de faisan
Que l’on peut aller cueillir sans
Fortune.

Du bleu de ciel et d’ancolie,
J’en ai l’âme toute remplie
Aussi,
Et, débordant de tous mes coffres,
Du bleu de Chat botté que j’offre
Ici.

Mais mon bleu le plus délectable,
Autour du pain bis sur la table,
Luisait
Lorsque, pour nos humbles agapes,
Ma mère déployait la nappe
De mai.


Maurice Carême, Brabant,
Photo : Du bleu ? J’en ai plein mon enfance Où fleurissaient des champs immenses De lin. Du bleu ? J’en ai dans ma rivière Où je trempais, dans la lumière Mes mains. J’ai aussi du bleu de bleuets Mûri au creux chaud des juillets De lune, Du bleu de fable et de faisan Que l’on peut aller cueillir sans Fortune. Du bleu de ciel et d’ancolie, J’en ai l’âme toute remplie Aussi, Et, débordant de tous mes coffres, Du bleu de Chat botté que j’offre Ici. Mais mon bleu le plus délectable, Autour du pain bis sur la table, Luisait Lorsque, pour nos humbles agapes, Ma mère déployait la nappe De mai. (Maurice Carême, Brabant, 1967)
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Présentation

  • : Le blog de Maune
  • : Léon, croisé Golden et Beauceron, raconte son arrivée chez sa nouvelle maîtresse, Maune, avec les doigts de celle ci. Il ajoute sur ce blog tout ce que Maune trouve sur les Léon ainsi que ses coups de coeur. A partir de la page 19, Maune et Léon consacrent certain de leurs articles aux activités professionnelles ou ludiques, canines et humaines.
  • Contact

Maune & Léon

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Texte Libre

   le loup et le chien



Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
" Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
" Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

Les Fables, Livre Iby Emlyn

Texte Libre

Au fond du vieux refuge
Dans une niche en bois
Depuis deux ans je purge
D'avoir trop cru en toi
Tous les jours je t'attends
Certain que tu viendras
Tous les soirs je m'endors
Sans que tu sois là.
Que c'est-il donc passé
Pour que ce 16 juin
Heureux que tu étais
Je me rappelle bien
Tu sifflais, tu chantais
En bouclant les valises
Que tu m'aies attaché
Là devant cette église
Ton absence me pèse
Et les jours sont si longs.
Mon corps s'épuise
Et mon coeur se morfond
Je n'ai plus le goût à rien

Et je deviens si laid
Que personne jamais
Ne voudra m'adopter.
Tu m'as mis à la chaîne
Ou tu m'as enfermé
Tu m'as laissé des jours
Sans boire et sans manger
J'ai dormi bien souvent
Dans ma niche sans toi
Paralysé, raidi
Tellement j'avais froid.
Pourtant si tu reviens
Nous partirons ensemble
Nous franchirons en choeur
La porte qui ressemble
À celle d'une prison
Et que je ne veux plus voir
Et dans laquelle hélas!
J'ai broyé tant de noir.
Voilà, mon rêve se termine
Car je vois le gardien

Et le vétérinaire au loin
Ils entrent dans l'enclos
Et leurs visages blêmes
En disent long pour nous
Sur ce qu'ils nous amènent
Je suis heureux tu vois
Car dans quelques instants
Je vais tout oublier
Et comme il y a deux ans
Je m'endormirai sur toi
Mon seul et grand ami
Je dormirai toujours
Grâce à l'euthanasie.
À vous tous les humains
J'adresse une prière
Me tuer tout petit
Aurait peiné ma mère
Mais il eût mieux valu
Pour moi cette manière.
Et vous n'auriez pas eu
Aujourd'hui à le faire.
Texte de Monsieur :  DUMAS Gilbert

Texte Libre

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Texte Libre

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priere

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              L'homme est un loup pour l'homme...............

 

                         .............. et un gros con pour le Loup....

 

 

 

 

loup.jpg

 

 

 

 

 

Un enfant seul

Tout seul avec en main

Une belle tranche de pain,

Un enfant seul

Avec un chien

Qui le regarde comme un dieu

Qui tiendrait dans sa main

La clé du paradis des chiens.

Un enfant seul

Qui mord dans sa tranche de pain,

Et que le monde entier

Observe pour le voir donner

Avec simplicité,

Alors qu'il a très faim,

la moitié de son pain

Bien beurré à son chien.

 

 

Maurice Carême

 

 

 

 

 

 

 

La mort du loup

I

Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "

 

Alfred de Vigny (1797- 1863)