Léonie Léon
(1838-Paris ,14.11.1906) Fille d'un officier créole mort fou, elle voit pourla première fois Léon Gambetta, alors que celui -ci assurela défense du journaliste Delescluze devant le tribunal corrrectionnel. Elle s'éprend follement du jeune avocat et ouvre uneespèce de chasse amoureuse. Intrigué par l'envi des billetsenflammés, le tribun accepte de rencontrer son admiratrice.Le 27 avril 1872, il passe la nuit chez elle, rue Bonaparte.
D'abod discret, craignant les reproches de ses amis politiques pour une liaison avec l'ancienne maitresse de Louis- Alphonse Hyrvoix, directeur de la police des résidences impériales, dont elle a un fils, Alphonse, le républicain borgne ne tarde pas à s'intaller avec elle dans une propriété de Ville-D' Avray, "les jardies" .
Dix ans plus tard, décidé à l'épouser, il lui offre une bague de fiancaille où se trouve gravés ces mots:"Hors cet annel point n'est d'amour ".
En Novembre 1882, nettoyant son revolver, Léon se blasse mortellement et Léonie est soupçonnée d'avoir, dans une crise de jalousie, tirer sur son amant. Avant de mourir, 5mn trop tôt pour voir l'an 1883, Gambetta innocente formellement sa maitresse. Désormais, Léonie vivra de petites rentes que lui font les amis de Léon,de quelques subventions perçues sur le fond secret du ministère de l'intérieur, et finira par obtenir un bureau de tabac. Ne s'étend jamais consolée de lamort de Léon, ni de celle d'Alphonse (le fils d'Hirvoix),elle emmettra un dernier voeux: Etre enterrée au pres de Gambetta prés de Cahors.Il ne sera pas exaucé. Elle repose au cimetière de Montparnasse.
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De 1872 à sa mort à la fin de l’année 1882, Léon Gambetta et son amante Léonie Léon ont échangé quelques 6 000 lettres, dont presque 1 100 ont été conservées. Étant donnée l’importance politique de Gambetta, l’un des pères fondateurs de la Troisième République, cette correspondance représente une source exceptionnelle pour l’étude des combats menés par les républicains pour établir une République véritable. Mais il s’agit aussi d’une correspondance romantique, témoignage d’une passion exceptionnelle à la fois amoureuse et politique, parmi les plus belles du XIXe siècle. Elle constitue une source remarquable sur le jeu politique quotidien lors de la mise en place de la République, sur les possibilités pour une femme de faire de la politique, et sur la dynamique culturelle et sociale de l’époque.
2En situant cette correspondance dans le contexte de l’histoire de la correspondance au XIXe siècle, nous explorerons les relations épistolaires de Léon Gambetta et Léonie Léon. Tous deux se révèlent des amoureux profondément ancrés dans les pratiques culturelles de leur époque, marquées à la fois par des conventions littéraires et des conventions de rapports sociaux de sexe. Ces lettres, étudiées à la lumière des théories sur l’épistolaire, nous montrent les richesses d’un discours d’amour façonné par une attirance mutuelle autant politique que personnelle.[..............]
Une correspondance politique et d’amour
21Partager par correspondance les détails de la vie quotidienne, c’est rendre l’absent présent60. La vie quotidienne de Léonie Léon et Léon Gambetta, pris tous deux par la passion pour les affaires publiques, comprend non seulement la vie de famille, mais aussi la politique. Ainsi la correspondance est-elle véritablement politique. Elle évoque constamment les événements et les personnages politiques, les manœuvres à suivre, les votes à la Chambre, les campagnes électorales et les résultats. Dans cette correspondance, Léonie exprime ses propres idées et offre son conseil à Gambetta, qui le réclame souvent et reconnaît son rôle auprès de lui61. Mais la politique leur offre en plus – et c’est ce qui nous intéresse ici – un langage d’échange amoureux, toute une gamme de thèmes et de motifs à travers lesquels ils peuvent exprimer leur passion l’un pour l’autre. Le discours de la politique est en quelque sorte un double du discours d’amour.
22Dès le départ, Léonie conçoit sa liaison avec Gambetta comme l’union de deux esprits politiques aussi bien que celle de deux cœurs. Déjà en 1872, elle lui écrivait : « Mon cœur déborde de politique et de tendresse, disposez le vôtre à recevoir ce double flot »62. La correspondance tout entière exprime de tels sentiments. Elle démontre que leur passion réciproque pour la politique ne peut être séparée de leur passion amoureuse. L’union corps et âme de deux personnes qui ne vivent que de la politique doit être politique. Si, par hasard, Gambetta n’en parle pas, Léonie le reprend. [................]
Si la vie de Léon Gambetta et Léonie Léon vous interresse vous pouvez aller voir le site suivant:
http://clio.revues.org/index4242.html
LA MAISON DES JARDIES
maison de GAMBETTA
et propriété de BALZACv
La Maison des Jardies garde la douceur modeste de ces maisons de jardin étagées sur la colline de Sèvres au début du 19ème siècle.
De BALZAC, qui vient s'établir en 1838, non dans la maison actuelle, mais dans une sorte de chalet qu'il avait fait construire dans le jardin, il ne reste que le souvenir de ses rêves de fortune : il projetait de réaliser un lotissement, le " village élégant ", à proximité immédiate de l'embarcadère du chemin de fer situé sur la ligne Paris (Saint-Lazarre)-Versailles, ... " où le bourgeois parisien, fatigué du bruit et de la poussière parisienne, viendrait, le soir, se reposer à la campagne... " (les plantations d'ananas sont une plaisanterie de Théophile GAUTIER).
Poursuivit par ses créanciers il dû s'enfuir en 1840 : il ne reste aujourd'hui de lui qu'un beau buffet rustique, déménagé dans le maison de son jardinier (la Maison des Jardies actuelle) et ainsi épargné des créanciers. Depuis décembre 1999 une " table conteuse " y raconte ses projets, sa présence étant encore renforcée par le dépôt d'une tête monumentale en plâtre d'Auguste RODIN.
Quarante ans plus tard, en 1878, la Maison des Jardies est achetée par Léon GAMBETTA qui cherchait une maison de campagne pour se reposer de ses luttes politiques.
Ce dernier, né en 1838 à Cahors d'un père immigré italien était venu faire ses études de droit à Paris. Très vite son métier d'avocat l'amena à adhérer au courant républicain et à militer contre l'Empire. Député à trente ans, il s'opposera à la déclaration de guerre à la Prusse en 1870. Au moment de l'abdication de Napoléon III, par son talent d'orateur il contient la foule parisienne et lui fait acclamer la République, place de l'Hôtel de Ville.
Ministre de l'intérieur et de la Guerre, il sera pour "la guerre à outrance" et contre l'armistice. Fidèle à cette position il choisira d'être élu député de l'Alsace. Son succès devant la foule parisienne et cette position rigoureuse lui amènera une crainte et une haine farouche des autres républicains et notamment de Jules GREVY. Ce dernier devenu plus tard Président de la République mit tout en oeuvre pour écarter l'homme fort du parti républicain du pouvoir. Ce n'est que lors de "l'affaire tunisienne" qu'il fit finalement appel à lui à la présidence du Conseil : "le Grand Ministère" ne dura pas trois mois.
Fatigué de cette vie politique agitée et épuisé de se battre d'abord contre ses propres amis politique, il se retire, en janvier 1882, à la Maison des Jardies en compagnie de sa maîtresse, la belle Léonie LEON, espérant triompher de cette mauvaise passe. Sa forte personnalité l'amenant quelquefois à se battre en duel, en s'entraînant au pistolet dans son jardin il se fit à la main une blessure bénigne. En raison de son état de santé, son médecin traitant le Professeur LANNELONGUE l'alita, se qui développa les troubles intestinaux dont souffrait l'homme d'État : une appendicite se déclara qu'on eut peur d'opérer, il en mourut le 31 décembre 1882 à vingt-deux heures, à l'âge de quarante quatre ans.
A sa demande il fut enterré près de sa mère, à Nice, son coeur repose aujourd'hui au Panthéon et son cerveau, à sa demande, fut remis à l'Institut.
Charmante maison du 19ème siècle, la Maison des Jardies, donnée à l'État dès le lendemain de sa mort par ses héritiers (son père et sa soeur), est restée dans son décor de l'époque : un petit bureau, des exemplaires du journal la République Française, fondé par GAMBETTA en 1871, ainsi que des gravures représentant les étapes de sa carrière politique. On trouve aussi ici des reliques, ceintures, bonnet d'aéronaute de son échappée en ballon pendant le siège de Paris. La chambre où il mourut avec son mobilier de poirier noirci et ses tomettes rouges est intacte.
A l'initiative du ministère de la Culture, la Maison des Jardies a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1991 et a fait l'objet d'une importante restauration commencée la même année par celle du monument commémoratif construit en 1896 par le sculpteur BARTHOLDI sur une souscription des communes d'Alsace et de Lorraine en reconnaissance de son courage politique en 1870, ce monument commémoratif a été classé parmi les monuments historiques en 1995.
http://sevres-pratique.com/DOCS/Jardies.html
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